Un dragon va s’amarrer à l’ISS

Test des moteurs du lanceur Falcon 9 le 30 avril 2012 (Credit : SpaceX)

Test des moteurs du lanceur Falcon 9 le 30 avril 2012 (Credit : SpaceX)

Si tout se passe comme prévu, le 19 mai prochain aura lieu le troisième vol du lanceur Falcon 9 qui doit mettre en orbite une toute nouvelle capsule de ravitaillement de l’ISS : la capsule Dragon de la société privée SpaceX.

Depuis le retrait des navettes spatiales américaines, la NASA est totalement dépendante de ses partenaires à la fois pour ravitailler la station spatiale internationale et pour y envoyer ses astronautes. Elle a donc mis en place un programme appelé COTS (Commercial Orbital Transportation Services) dont le but est de soutenir des sociétés privées pour le développement de nouveaux moyens de ravitaillement de l’ISS. L’une de ces sociétés, SpaceX, a développé un lanceur baptisé Falcon 9 (capable de transporter 10T de charge utile en orbite basse ou 4,5T en orbite géostationnaire) et une capsule baptisée Dragon qui peut être déclinée en deux versions : une version pour le fret qui peut transporter jusqu’à 6T et une version pour transporter un équipage de sept personnes.

Après le premier vol de qualification du lanceur en juin 2010 puis la mise en orbite d’une première capsule Dragon en décembre 2010, ce troisième lancement a deux objectifs :

La capsule Dragon (Credit : SpaceX)

La capsule Dragon (Credit : SpaceX)

Le premier est de vérifier le bon fonctionnement des capteurs et des systèmes de communication entre l’ISS et la capsule lorsque celle-ci se trouvera au voisinage de la station spatiale. Une série de tests seront réalisés au cours de la deuxième journée dans l’espace pour vérifier que les instructions envoyées par l’équipage de l’ISS sont bien reçues par la capsule et que celle-ci envoie la bonne télémétrie.

Le deuxième est de réaliser un amarrage de la capsule à la station spatiale (sous conditions que les tests réalisés au préalable soient concluants).

L’amarrage s’effectuera en utilisant la technique dite du « berthing » : la capsule va se rapprocher au plus près de la station spatiale pour être capturée par un bras robotique qui va l’accrocher à un port situé sur le noeud Harmony du coté « américain » de la station (entre le laboratoire Japonais Kibo et le laboratoire européen Columbus). C’est la même technique que pour l’amarrage du cargo de ravitaillement japonais HTV, contrairement aux cargos russes et européens qui effectuent un amarrage automatisé.

Voici ce que cela va donner avec cette animation vidéo

Une fois l’amarrage réalisé, les astronautes pourront ouvrir le sas entre les deux véhicules et décharger le contenu du cargo qui représente un peu plus de 500 kg. Comme il s’agit d’un vol d’essai, la cargaison n’est pas considérée comme essentielle et ne manquera pas à l’équipage si jamais l’amarrage ne devait pas avoir lieu. La capsule sera ensuite remplie avec un nouveau fret et l’opération de désamarrage commencera. Contrairement aux cargos de ravitaillement existants (l’ATV européen, le Progress russe et le HTV japonais), la capsule Dragon n’est pas prévue pour bruler dans l’atmosphère à son retour. Elle est réutilisable et doit amerrir dans l’Océan Pacifique au large des Etats-Unis où une équipe est chargée de la récupérer. Cela permettra donc de ramener des choses sur terre (notamment des expériences réalisées à bord de la station).

Si cette mission est un succès, la capsule sera autorisée à effectuer des rotations régulières pour ravitailler la station spatiale et ainsi devenir le 4ème cargo ravitailleur de l’ISS. La NASA a signé un contrat avec la société SpaceX pour la fourniture d’au minimum 12 capsules Dragon.

L’ensemble de la mission doit durer 18 jours. S’il n’y a pas de nouveaux reports, voici ce qui est prévu :

19 mai 2012 à 08h55 GMT : Lancement de la fusée Falcon 9 sur le pas de tir SLC-40 à Cape Canaveral, Floride
22 mai 2012: Amarrage à la station spatiale internationale
6 juin 2012 : Départ de la station spatiale internationale et amerrissage dans l’Océan Pacifique.

En ce qui concerne la retransmission en direct, vous pourrez vous brancher sur le site de SpaceX mais aussi certainement sur NASA TV. Et revenez sur ce site, je vous en reparlerai en temps voulu.

Liens complémentaires :

Les mises à jour concernant la mission sur le site internet de SpaceX (en anglais).
Un article en français sur le site internet enjoyspace.com
Une série d’articles en français sur le blog parmilesetoiles.fr

 

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